mmant c'est une soeur, c'est un frere qui nous devance un moment tous ceux enfin dont la vie un jour ou l'autre ravie, enporte une part de nous murmurent sous la pierre "vous qui voyez la lumiere de nous vous souvenez vous?" Voila les feuilles sans seve qui tombent sur le gazon voila le vent qui s'eleve et gemit dans le vallon voila l'errante hirondelle qui rase du bout de l'aile l'eau dormante des marais voila l'enfant des chaumieres qui glane sur les bruyeres le bois tombe des forets La femme d'Hector disque 5 Intro : D - A7 - D - A7 D A7 1. En notre tour de babel D A7 laquelle est la plus belle D A7 la plus aimable parmi D F#7 les femmes de nos amis? F#7 Bm Laquelle est notre vrai nounou F#7 G La p'tite soeur des pauvres de nous G =20 Dans le guignon toujours presente F#7 (Break) F#7 Quelle est cette fee bienfaisante CHORUS Em F#7 Bm C'est pas la femme de bertrand F#7 =20 Pas la femme de gontrand Bm Pas la femme de pamphile Em A7 D C'est pas la femme de firmin Em Pas la femme de germain Em A7 D Ni celle de benjamin G A7 D C'est pas la femme d'honore B7 Em Ni celle de desire F#7 Bm Ni celle de teophile Em F#7 Bm Encore moins la femme de nestor F#7 Bm A7 (Bm on last chorus) Non, c'est la femme d'hector. Comme nous dansons devant Le buffet bien souvent On a toujours peu ou prou Les bras cribles de trous... Qui raccomode ces malheurs De fils de toutes les couleurs Qui brode, divine cousette, des arcs-en-ciel a nos chaussettes? Refrain Quand on nous prend la main Sacre bon dieu dans un sac Et qu'on nous envoie planter Des choux a la sante Quelle est celle qui, prenant modele Sur les vertus des chiens fideles Reste a l'arret devant la porte En attendant que l'on ressorte Refrain Et quand l'un d'entre nous meurt Qu'on nous met en demeure De debarasser l'hotel De ses restes mortels Quelle est celle qui r'mu tout paris Pour qu'on lui fasse, au plus bas prix Des funerailles gigantesques Pas nationales, non, mais presque? Refrain Et quand vient le mois de mai Le joli temps d'aimer Que sans echo, dans les cours, Nous hurlons a l'amour Quelle est celle qui nous plaint beaucoup Quelle est celle qui nous saute au cou Qui nous dispense sa tendresse Toutes ses economies d'caresses ? Refrain Ne jetons pas les morceaux De nos coeurs aux pourceaux Perdons pas notre latin Au profit des pantins Chantons pas la langue des dieux Pour les balourds, les fess'mathieux Les paltoquets, ni les bobeches Les foutriquets, ni les pimbeches, dernier Refrain Ni pour la femme de bertrand Pour la femme de gontrand Pour la femme de pamphile Ni pour la femme de firmin Pour la femme de germain Pour celle de benjamin Ni pour la femme d'honore La femme de desire La femme de teophile Encore moins pour la femme de nestor Mais pour la femme d'hector. Les Philistins disque 3 Poème de Jean Richepin Philistins, épiciers Tandis que vous caressiez, Vos femmes En songeant, aux petits Que vos grossiers appétits Engendrent Vous pensiez, Ils seront Menton rasé, ventre rond Notaires Mais pour bien vous punir Un jour vous voyez venir Sur terre Des enfants non voulus Qui deviennent chevelus Poètes Trompe la mort disque 12 Avec cette neige foison Qui coiffe, coiffe ma toison, On peut me croire vue de nez Blanchi sous le harnais. Eh bien, Mesdames et Messieurs, C'est rien que de la poudre aux yeux, C'est rien que de la comdie, Que de la parodie. C'est pour tenter de couper court A l'avance du temps qui court, De persuader ce vieux goujat Que tout le mal est fait deja. Mais dessous la perruque j'ai Mes vrais cheveux couleur de jais. C'est pas demain la veille, bon Dieu ! De mes adieux. Et si j'ai l'air moins guilleret, Moins solide sur mes jarrets, Si je chemine avec lenteur D'un train de snateur, N'allez pas dire "Il est perclus" N'allez pas dire "Il n'en peut plus ". C'est rien que de la comdie, Que de la parodie. Histoire d'endormir le temps, Calculateur impnitent, De tout brouiller, tout embrouiller Dans le fatidique sablier. En fait,l'envers du decor, Comme vingt ans, je trotte encore. C'est pas demain la veille, bon Dieu ! De mes adieux. Et si mon coeur bat moins souvent Et moins vite qu'auparavant, Si je chasse avec moins de zele Les gentes demoiselles, Pensez pas que je sois blase De leurs caresses, leurs baisers, C'est rien que de la comdie, Que de la parodie. Pour convaincre le temps berne Qu'mes ftes galantes sont terminees, Que je me retire en coulisse, Que je n'entrerai plus en lice. Mais je reste un sacr gaillard Toujours actif, toujours paillard. C'est pas demain la veille, bon Dieu! De mes adieux. Et si jamais au cimetire, Un de ces quatre, on porte en terre, Me ressemblant s'y tromper, Un genre de macchabe, N'allez pas noyer le souffleur En lchant la bonde vos pleurs, Ce sera rien que comdie Rien que fausse sortie. Et puis, coup de theatre, quand Le temps aura leve le camp, Estimant que la farce est jouee Moi tout heureux, tout enjoue, J' m'exhumerai du caveau Pour saluer sous les bravos. C'est pas demain la veille, bon Dieu ! De mes adieux. Les ricochets  disque 12 J'avais dix-huit ans Tout juste et quittant Ma ville natale Un beau jour, o gue Je vins debarquer dans la capitale J'entrai pas aux cris D'"A nous deux Paris" En Ile-de-France Que ton Rastignac N'ait cure, Balzac ! De ma concurrence (biS) Gens en place, dormez Sans vous alarmer, Rien ne vous menace Ce n'est qu'un jeune sot qui monte a l'assaut du p'tit montparnasse On n's'etonnera pas Si mes premiers pas tout droit me menerent Au pont Mirabeau pour un coup de chapeau A l'Apolinaire (bis) Bec enfarine Pouvaisje deviner Le remue-mnage Que dans mon destin Causerait soudain Ce plerinage ? Que circonvenu Mon caeur ingenu Allait faire des siennes Tomber amoureux De sa toute pre- miere Parisienne.(bis) N'anticipons pas, Sur la berge en bas Tout contre une pile, La belle tchait D' fair' des ricochets D'un' main malhabile Moi, dans ce temps-la Je n' dis pas cela En bombant le torse, L'air avantageux J'tais a ce jeu De premire force. (bis) Tu m' donn's un baiser, Ai=je propose A la demoiselle; Et moi, sans retard J' t'apprends de cet art Toutes les ficelles. Affaire conclue, En une heure elle eut, L'adresse requise. En change, moi J' cueillis plein d'moi Ses lvres exquises. (bis) Et durant un temps Les journaux d'antan D'ailleurs le relatent Fallait se lever Matin pour trouver Une pierre plate. On redessina Du pont d'Iena Au pont Alexandre Jusqu' Saint-Michel, Mais notre echelle, La carte du tendre. (bis) Mais c'tait trop beau: Au pont Mirabeau La belle volage Un jour se perchait Sur un ricochet Et gagnait le large. Ell' me fit faux-bond Pour un vieux barbon, La petite ingrate, Un Crsus vivant Detail aggravant Sur la rive droite. (bis) J'en pleurai pas mal, Le flux lacrymal Me fit la quinzaine. Au viaduc d'Auteuil Parait qu'a vue d'oeil Grossissait la Seine. Et si, pont d' l'Alma, J'ai pas noy ma Detresse ineffable, C'est qu' l'eau coulant sous Les pieds du zouzou etait imbuvable. (bis) Et qu' j'avais acquis Cett' conviction qui Du reste me navre Que mort ou vivant Ce n'est pas souvent Qu'on arrive au havre. Nous attristons pas, Allons de ce pas Donner, debonnaires, Au pont Mirabeau Un coup de chapeau A l'Apollinaire. (bis) DON JUAN disque 12 Gloire a qui freine a mort, de peur d'ecrabouiller Le herisson perdu, le crapaud fourvoye ! Et gloire a don Juan, d'avoir un jour souri A celle a qui les autres n'attachaient aucun prix ! Cette fille est trop vilaine, il me la faut. Gloire au flic qui barrait le passage aux autos Pour laisser traverser les chats de Lautaud ! Et gloire a don Juan d'avoir pris rendez-vous, Avec la dalaisse, que l'amour dasavoue ! Cette fille est trop vilaine, il me la faut. Gloire au premier venu qui passe et qui se tait Quand la canaille crie " haro sur le baudet " ! Et gloire a don Juan pour ses galants discours A celle a qui les autres faisaient jamais la cour ! Cette fille est trop vilaine, il me la faut. Et gloire a ce cure sauvant son ennemi Lors du massacre de la Saint-Barthlemy ! Et gloire a don Juan qui couvrit de baisers La fille que les autres refusaient d'embrasser ! Cette fille est trop vilaine, il me la faut. Et gloire a ce soldat qui jeta son fusil Plutot que d'achever l'otage a sa merci ! Et gloire a don Juan d'avoir ose trousser Celle dont le jupon restait toujours baisse ! Cette fille est trop vilaine, il me la faut Gloire a la bonne soeur qui, par temps pas tres chaud Degela dans sa main le penis du manchot Et gloire a don Juan qui fit reluire un soir Ce cul desherite ne sachant que s'asseoir Cette fille est trop vilaine, il me la faut Gloire a qui n'ayant pas d'ideal sacro-saint Se borne a ne pas trop emmerder ses voisins! Et gloire a don Juan qui rendit femme celle Qui, sans lui, quelle horreur! serait morte pucelle! Cette fille est trop vilaine, il me la faut Je suis un voyou disque 2 Ci-gît au fond de mon coeur une histoire ancienne, Un fantôme, un souvenir d'une que j'aimais... Le temps, à grands coups de faux, peut faire des siennes, Mon bel amour dure encore, et c'est à jamais... J'ai perdu la tramontane En trouvant Margot, Princesse vêtu' de laine, Déesse en sabots... Si les fleurs, le long des routes, S'mettaient à marcher, C'est à la Margot, sans doute, Qu'ell's feraient songer... J'lui ai dit: ' De la Madone, Tu es le portrait ! ' Le Bon Dieu me le pardonne, C'était un peu vrai... Qu'il me pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine: Je suis un voyou. La mignonne allait aux vêpres Se mettre à genoux, Alors j'ai mordu ses lèvres Pour savoir leur goût... Ell' m'a dit, d'un ton sévère: ' Qu'est-ce que tu fais là ? ' Mais elle m'a laissé faire, Les fill's, c'est comm' ça... J'lui ai dit: ' Par la Madone, Reste auprès de moi ! ' Le Bon Dieu me le pardonne, Mais chacun pour soi... Qu'il me pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine: Je suis un voyou. C'était une fille sage, A ' bouch', que veux-tu ? ' J'ai croqué dans son corsage Les fruits défendus... Ell' m'a dit d'un ton sévère: ' Qu'est-ce que tu fais là ? ' Mais elle m'a laissé faire, Les fill's, c'est comm' ça... Puis, j'ai déchiré sa robe, Sans l'avoir voulu... Le Bon Dieu me le pardonne, Je n'y tenais plus ! Qu'il me pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine: Je suis un voyou. J'ai perdu la tramontane En perdant Margot, Qui épousa, contre son âme, Un triste bigot... Elle doit avoir à l'heure, A l'heure qu'il est, Deux ou trois marmots qui pleurent Pour avoir leur lait... Et, moi, j'ai tété leur mère Longtemps avant eux... Le Bon Dieu me le pardonne, J'étais amoureux ! Qu'il me pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine: Je suis un voyou. La chasse aux papillons disque 1 Un bon petit diable à la fleur de l'age, La jambe légère et l'oeil polisson, Et la bouche plein' de joyeux ramages, Allait à la chasse aux papillons. Comme il atteignait l'oré du village, Filant sa quenouille, il vit Cendrillon, Il lui dit: ' Bonjour, que Dieu te ménage, J' t'emmène à la chasse aux papillons. ' Cendrillon, ravi' de quitter sa cage, Met sa robe neuve et ses botillons; Et bras d'ssus bras d'ssous vers les frais bocages Ils vont à la chasse aux papillons. Ils ne savaient pas que, sous les ombrages, Se cachait l'amour et son aiguillon, Et qu'il transperçait les coeurs de leur âge, Les coeurs des chasseurs de papillons. Quand il se fit tendre, ell' lui dit: ' J' présage Qu' c'est pas dans les plis de mon cotillon, Ni dans l'échancrure de mon corsage, Qu'on va-t-à la chasse aux papillons. ' Sur sa bouche en feu qui criait: ' Sois sage ! ' Il posa sa bouche en guis' de bâillon, Et c' fut l' plus charmant des remu'-ménage Qu'on ait vu d' mémoire de papillon. Un volcan dans l'âme, i' r'vinr'nt au village, En se promettant d'aller des millions, Des milliards de fois, et mêm' d'avantage, Ensemble à la chasse aux papillons. Mais tant qu'ils s'aim'ront, tant que les nuages Porteurs de chagrins, les épargneront, I' f'ra bon voler dans les frais bocages, I f'ront pas la chasse aux papillons. Comme hier disque 1 Hé! donn' moi ta bouche, hé ! ma jolie fraise ! L'aube a mis des frais's plein notr' horizon. Garde tes dindons, moi mes porcs, Thérèse. Ne r'pouss' pas du pied mes p'tits cochons. Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons. L'un tient le couteau, l'autre la cuiller: La vie, c'est toujours les mêmes chansons. Pour sauter l' gros sourceau de pierre en pierre, Comme tous les jours mes bras t'enlèv'ront. Nos dindes, nos truies nous suivront légères. Ne r'pouss' pas du pied mes p'tits cochons. Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aimerons. La vie, c'est toujours amour et misère. La vie, c'est toujours les mêmes chansons. J'ai tant de respect pour ton coeur, Thérèse. Et pour tes dindons, quand nous nous aimons. Quand nous nous fâchons, hé ! ma jolie fraise, Ne r'pouss' pas du pied mes p'tits cochons. Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons. L'un tient le couteau, l'autre la cuiller: La vie, c'est toujours la même chanson. La mauvaise herbe disque 2 Quand l' jour de gloire est arrivé, Comm' tous les autr's étaient crevés, Moi seul connus le déshonneur De n' pas êtr' mort au champ d'honneur. Je suis d'la mauvaise herbe, Braves gens, braves gens, C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbe... La mort faucha les autres Braves gens, braves gens, Et me fit grâce à moi, C'est immoral et c'est comm' ça ! La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m' demand' Pourquoi, Bon Dieu, Ca vous dérange Que j' vive un peu... Et je m' demand' Pourquoi, Bon Dieu, Ca vous dérange Que j' vive un peu... La fille à tout l' monde a bon coeur, Ell' me donne, au petit bonheur, Les p'tits bouts d' sa peau, bien cachés, Que les autres n'ont pas touchés. Je suis d' la mauvaise herbe, Braves gens, braves gens, C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbe... Elle se vend aux autres, Braves gens, braves gens, Elle se donne à moi, C'est immoral et c'est comme ça ! La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m' demand' Pourquoi, Bon Dieu, Ca vous dérange Qu'on m'aime un peu... Et je m' demand' Pourquoi, Bon Dieu, Ca vous dérange Qu'on m'aime un peu... Les hommes sont faits, nous dit-on, Pour vivre en band', comm' les moutons. Moi, j' vis seul, et c'est pas demain Que je suivrai leur droit chemin. Je suis d' la mauvaise herbe, Braves gens, braves gens, C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbe... Je suis d' la mauvaise herbe, Braves gens, braves gens, Je pousse en liberté Dans les jardins mal fréquentés ! La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m' demand' Pourquoi, Bon Dieu, Ca vous dérange Que j' vive un peu... Et je m' demand' Pourquoi, Bon Dieu, Ca vous dérange Que j' vive un peu... La légende de la nonne disque 3 Venez, vous dont l'oeil étincelle, Pour entendre une histoire encor, Approchez: je vous dirai celle De doña Padilla del Flor. Elle était d'Alanje, où s'entassent Les collines et les halliers. -- Enfants, voici des boeufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers. Il est des filles à Grenade, Il en est à Séville aussi, Qui, pour la moindre sérénade, A l'amour demandent merci; Il en est que parfois embrassent, Le soir, de hardis cavaliers. -- Enfants, voici des boeufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers. Ce n'est pas sur ce ton frivole Qu'il faut parler de Padilla, Car jamais prunelle espagnole D'un feu plus chaste ne brilla; Elle fuyait ceux qui pourchassent Les filles sous les peupliers. -- Enfants, voici des boeufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers. Elle prit le voile à Tolède, Au grand soupir des gens du lieu, Comme si, quand on n'est pas laide, On avait droit d'épouser Dieu. Peu s'en fallut que ne pleurassent Les soudards et les écoliers. -- Enfants, voici des boeufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers. Or, la belle à peine cloitrée, Amour en son coeur s'installa. Un fier brigand de la contrée Vint alors et dit: Me voilà ! Quelquefois les brigands surpassent En audace les chevaliers. -- Enfants, voici des boeufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers. Il était laid: les traits austères, La main plus rude que le gant; Mais l'amour a bien des mystères, Et la nonne aima le brigand. On voit des biches qui remplacent Leurs beaux cerfs par des sangliers. -- Enfants, voici des boeufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers. La nonne osa, dit la chronique, Au brigand par l'enfer conduit, Aux pieds de Sainte Véronique Donner un rendez-vous la nuit, A l'heure où les corbeaux croassent, Volant dans l'ombre par milliers. -- Enfants, voici des boeufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers. Or quand, dans la nef descendue, La nonne appela le bandit, Au lieu de la voix attendue, C'est la foudre qui répondit. Dieu voulu que ses coups frappassent Les amants par Satan liés. -- Enfants, voici des boeufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers. Cette histoire de la novice, Saint Ildefonse, abbé, voulut Qu'afin de préservé du vice Les vierges qui font leur salut, Les prieurs la racontassent Dans tous les couvents réguliers. -- Enfants, voici des boeufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers. Gastibelza (L'homme `la carabine) disque 3 Gastibelza, l'homme à la carabine, Chantait ainsi: ' Quelqu'un a-t-il connu doña Sabine ? Quelqu'un d'ici ? Chantez, dansez, villageois ! la nuit gagne Le mont Falu... -- Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. ' Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine, Ma señora ? Sa mère était la vieille maugrabine D'Antequera, Qui chaque nuit criait dans la tour Magne Comme un hibou... -- Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. ' Vraiment, la reine eût près d'elle été laide Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolède En corset noir. Un chapelet du temps de Charlemagne Ornait son cou... -- Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. Le roi disait, en la voyant si belle, A son neveu: ' Pour un baiser, pour un sourire d'elle, Pour un cheveu, Infant don Ruy, je donnerai l'Espagne Et le Pérou ! Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. ' Je ne sais pas si j'aimais cette dame, Mais je sais bien Que, pour avoir un regard de son âme, Moi, pauvre chien, J'aurai gaîment passé dix ans au bagne Sous les verrous... -- Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. ' Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre De ce canton, Je croyais voir la belle Cléopâtre, Qui, nous dit-on, Menait César, empereur d'Allemagne, Par le licou... -- Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. ' Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe Sabine, un jour, A tout vendu, sa beauté de colombe, Tout son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne, Pour un bijou... -- Le vent qui vient à travers la montagne M'a rendu fou. Les croquants disque 3 Les croquants vont en ville, à cheval sur leurs sous, Acheter des pucelle' aux saintes bonnes gens, Les croquants leur mett'nt à prix d'argent La main dessus, la main dessous... Mais la chair de Lisa, la chair fraîch' de Lison (Que les culs cousus d'or se fass'nt une raison!) C'est pour la bouch' du premier venu Qui' a les yeux tendre' et les mains nues... Refrain Les croquants, ça les attriste, ça Les étonne, les étonne, Qu'une fille, une fill' bell' comm' ça, S'abandonne, s'abandonne Au premier ostrogoth venu: Les croquants, ça tombe des nues. Les fill's de bonnes moeurs, les fill's de bonne vie, Qui' ont vendu leur fleurette à la foire à l'encan, Vont s' vautrer dans la couch' des croquants, Quand les croquants en ont envie... Mais la chair de Lisa, la chair fraîch' de Lison (Que les culs cousus d'or se fass'nt une raison!) N'a jamais accordé ses faveurs A contre-sous, à contrecoeur... Les fill's de bonne vie ont le coeur consistant Et la fleur qu'on y trouve est garanti' longtemps, Comm' les fleurs en papier des chapeux, Les fleurs en pierre des tombeaux... Mais le coeur de Lisa, le grand coeur de Lison Aime faire peau neuve avec chaque saison: Jamais deux fois la même couleur, Jamais deux fois la même fleur... Le vieux Léon disque 5 Y'a tout à l'heur' Quinze ans d' malheur Mon vieux Léon Que tu es parti Au paradis D' l'accordéon Parti bon train Voir si l' bastrin- gue et la java Avaient gardé Droit de cité Chez Jéhovah Quinze ans bientôt Qu' musique au dos Tu t'en allais Mener le bal A l'amical' Des feux follets En cet asile Par saint' Cécile Pardonne-nous De n'avoir pas Su faire cas De ton biniou. C'est une erreur Mais les joueurs D'accordéon Au grand jamais On ne les met Au Panthéon Mon vieux tu as dû T' contener du Champ de navets, Sans grandes pom- pe' et sans pompons Et sans ave Mais les copains Suivaient l' sapin Le coeur serré En rigolant Pour fair' semblant De n' pas pleurer Et dans nos coeurs Pauvre joueur D'accordéon Il fait ma foi Beaucoup moins froid Qu'au Panthéon. Depuis mon vieux Qu'au fond des cieux Tu' as fait ton trou Il a coulé De l'eau sous les Ponts de chez nous. Les bons enfants D' la ru' de Van- ve à la Gaîté L'un comme l'au- tre au gré des flots Fur'nt emportés Mais aucun d'eux N'a fait fi de Son temps jadis Tous sont restés Du parti des Myosotis Tous ces pierrots Ont le coeur gros Mon vieux Léon En entendant Le moindre chant D'accordéon. Quel temps fait-il Chez les gentils De l'au delà Les musiciens Ont-ils enfin Trouvé le la Et le p'tit bleu Est-c' que ça n' le Rend pas meilleur D'être servi Au sein des vi- gnes' du Seigneur Si d' temps en temps Un' dam' d'antan S' laisse embrasser Sûr'ment papa Que tu r'grett's pas D'être passé Et si l' bon Dieu Aim' tant soit peu L'accordéon Au firmament Tu t' plais sûr'ment Mon vieux Léon. Le Père Nokl et la petite fille disque 5 Avec sa hotte sur le dos, Avec sa hotte sur le dos, Il s'en venait d'Eldorado, Il s'en venait d'Eldorado, Il avait une barbe blanche, Il avait nom ' Papa Gateau ', Il a mis du pain sur ta planche, Il a mis les mains sur tes hanches. Il t'a prom'né' dans un landeau, Il t'a prom'né' dans un landeau, En route pour la vi' d' château, En route pour la vi' d' château, La belle vi' doré' sur tranche, Il te l'offrit sur un plateau. Il a mis du grain dans ta grange, Il a mis les mains sur tes hanches. Toi qui n'avais rien sur le dos, Toi qui n'avais rien sur le dos, Il t'a couverte de manteaux, Il t'a couverte de manteaux, Il t'a vetu' comme un dimanche, Tu n'auras pas froid de sitôt. Il a mis l'hermine à ta hanche, Il a mis les mains sur tes hanches. Tous les camé's, tous les émaux, Tous les camé's, tous les émaux, Il les fit pendre à tes rameaux, Il les fit pendre à tes rameaux, Il fit rouler en avalanches Perl' et rubis dans tes sabots. Il a mis de l'or à ta branche, Il a mis les mains sur tes hanches. Tire la bell', tir' le rideau, Tire la bell', tir' le rideau, Sur tes misères de tantôt, Sur tes misères de tantôt, Et qu'au-dehors il pleuve, il vente, Le mauvais temps n'est plus ton lot, Le joli temps des coudé's franches... On a mis les mains sur tes hanches. Le bistrot disque 6 Dans un coin pourri Du pauvre Paris, Sur un' place, L'est un vieux bistrot Tenu pas un gros Dégueulasse. Si t'as le bec fin, S'il te faut du vin D' premièr' classe, Va boire à Passy, Le nectar d'ici Te dépasse. Mais si t'as l' gosier Qu'une armur' d'acier Matelasse, Goûte à ce velours, Ce petit bleu lourd De menaces. Tu trouveras là La fin' fleur de la Populace, Tous les marmiteux, Les calamiteux, De la place. Qui viennent en rang, Comme les harengs, Voir en face La bell' du bistrot, La femme à ce gros Dégueulasse. Que je boive à fond L'eau de tout's les fon- tain's Wallace, Si, dès aujourd'hui, Tu n'es pas séduit Par la grâce. De cett' joli' fé' Qui, d'un bouge, a fait Un palace. Avec ses appas, Du haut jusqu'en bas, Bien en place. Ces trésors exquis, Qui les embrass', qui Les enlace ? Vraiment, c'en est trop ! Tout ça pour ce gros Dégueulasse ! C'est injuste et fou, Mais que voulez-vous Qu'on y fasse ? L'amour se fait vieux, Il a plus les yeux Bien en face. Si tu fais ta cour, Tâch' que tes discours Ne l'agacent. Sois poli, mon gars, Pas de geste ou ga- re à la casse. Car sa main qui claqu', Punit d'un flic-flac Les audaces. Certes, il n'est pas né Qui mettra le nez Dans sa tasse. Pas né, le chanceux Qui dégèl'ra ce Bloc de glace. Qui fera dans l' dos Les corne' à ce gros Dégueulasse. Dans un coin pourri Du pauvre Paris, Sur un' place, Une espèc' de fé', D'un vieux bouge, a fait Un palace. L'orage disque 6 Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps, Le beau temps me dégoute et m' fait grincer les dents, Le bel azur me met en rage, Car le plus grand amour qui m' fut donné sur terr' Je l' dois au mauvais temps, je l' dois à Jupiter, Il me tomba d'un ciel d'orage. Par un soir de novembre, à cheval sur les toits, Un vrai tonnerr' de Brest, avec des cris d' putois, Allumait ses feux d'artifice. Bondissant de sa couche en costume de nuit, Ma voisine affolé' vint cogner à mon huis En réclamant mes bons offices. ' Je suis seule et j'ai peur, ouvrez-moi, par pitié, Mon époux vient d' partir faire son dur métier, Pauvre malheureux mercenaire, Contraint d' coucher dehors quand il fait mauvais temps, pour la bonne raison qu'il est représentant D'un' maison de paratonnerre. ' En bénissant le nom de Benjamin Franklin, Je l'ai mise en lieu sûr entre mes bras calins, Et puis l'amour a fait le reste ! Toi qui sèmes des paratonnerre' à foison, Que n'en as-tu planté sur ta propre maison ? Erreur on ne peut plus funeste. Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs, La belle, ayant enfin conjuré sa frayeur Et recouvré tout son courage, Rentra dans ses foyers fair' sécher son mari En m' donnant rendez-vous les jours d'intempéri', Rendez-vous au prochain orage. A partir de ce jour j' n'ai plus baissé les yeux, J'ai consacré mon temps à contempler les cieux, A regarder passer les nues, A guetter les stratus, à lorgner les nimbus, A faire les yeux doux aux moindres cumulus, Mais elle n'est pas revenue. Son bonhomm' de mari avait tant fait d'affair's, Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer, Qu'il était dev'nu millionnaire Et l'avait emmené' vers des cieux toujours bleus, Des pays imbécile' où jamais il ne pleut, Où l'on ne sait rien du tonnerre. Dieu fass' que ma complainte aille, tambour battant, Lui parler de la plui', lui parler du gros temps Auxquels on a t'nu tête ensemble, Lui conter qu'un certain coup de foudre assassin Dans le mill' de mon coeur a laissé le dessin D'un' petit' fleur qui lui ressemble. Les illusions perdues disque 1 On creva ma première bulle de savon Ya plus de cinquante ans, depuis je me morfonds. On jeta mon Père Noël en bas du toit, Ca fait* belle lurette, et j'en reste pantois. Premier amour déçu. Jamais plus, officiel, Je ne suis remonté jusqu'au septième ciel ! Le Bon Dieu déconnait. J'ai décroché Jésus De sa croix: n'avait plus rien à faire dessus. Les lendemains chantaient. Hourra l'Oural ! Bravo ! Il m'a semblé soudain qu'ils chantaient un peu faux. J'ai couru pour quitter ce monde saugrenu Me noyer** dans le premier océan venu. Juste voguait par là le bateau des copains; Je me suis accroché bien fort à ce grappin. Et par enchantement, tout fut régénéré, L'espérance cessa d'être désespérée. Et par enchantement, tout fut régénéré, L'espérance cessa d'être désespérée. Variantes: *: Voici belle lurette... **: Me jeter dans... Les oiseaux de passage disque 10 Poème de Jean RICHEPIN Ô vie heureuse des bourgeois Qu'avril bourgeonne Ou que decembre gèle, Ils sont fiers et contents Ce pigeon est aimé, Trois jours par sa pigeonne Ca lui suffit il sait Que l'amour n'a qu'un temps Ce dindon a toujours Béni sa destinée Et quand vient le moment De mourir il faut voir Cette jeune oie en pleurs C'est la que je suis née Je meurs presd de ma mère Et je fais mon devoir Elle a fait son devoir C'est a dire que Onques Elle n'eut de souhait Impossible elle n'eut Aucun rêve de lune Aucun désir de jonque L'emportant sans rameurs Sur un fleuve inconnu Et tous sont ainsi faits Vivre la même vie Toujours pour ces gens là Cela n'est point hideux Ce canard n'a qu'un bec Et n'eut jamais envie Ou de n'en plus avoir Ou bien d'en avoir deux Ils n'ont aucun besoin De baiser sur les lèvres Et loin des songes vains Loin des soucis cuisants Possèdent pour tout coeur Un vicere sans fièvre Un coucou régulier Et garanti dix ans Ô les gens bien heureux Tout à coup dans l'espace Si haut qu'ils semblent aller Lentement en grand vol En forme de triangle Arrivent planent, et passent Où vont ils? ... qui sont-ils ? Comme ils sont loins du sol Regardez les passer, eux Ce sont les sauvages Ils vont où leur desir Le veut par dessus monts Et bois, et mers, et vents Et loin des esclavages L'air qu'ils boivent Ferait éclater vos poumons Regardez les avant D'atteindre sa chimère Plus d'un l'aile rompue Et du sang plein les yeux Mourra. Ces pauvres gens Ont aussi femme et mère Et savent les aimer Aussi bien que vous, mieux Pour choyer cette femme Et nourrir cette mère Ils pouvaient devenir Volailles comme vous Mais ils sont avant tout Des fils de la chimère Des asoiffés d'azur Des poètes des fous bis Regardez les vieux coqs Jeune Oie édifiante Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux Et le peu qui viendra d'eux à vous C'est leur fiante Les bourgeois sont troublés De voir passer les gueux La Femme D'Hector Words and lyrics : Georges BRASSENS Intro : D - A7 - D - A7 =20 D A7 1. En notre tour de babel D A7 laquelle est la plus belle D A7 la plus aimable parmi D F#7 les femmes de nos amis? F#7 Bm Laquelle est notre vrai nounou F#7 G La p'tite soeur des pauvres de nous G =20 Dans le guignon toujours presente F#7 (Break) F#7 Quelle est cette fee bienfaisante CHORUS Em F#7 Bm C'est pas la femme de bertrand F#7 =20 Pas la femme de gontrand Bm Pas la femme de pamphile Em A7 D C'est pas la femme de firmin Em Pas la femme de germain Em A7 D Ni celle de benjamin G A7 D C'est pas la femme d'honore B7 Em Ni celle de desire F#7 Bm Ni celle de teophile Em F#7 Bm Encore moins la femme de nestor F#7 Bm A7 (Bm on last chorus) Non, c'est la femme d'hector.